Avec ces timbres dessinés par l’artiste calédonien Roberto Lunardo, l’OPT-NC a tenu à célébrer le centenaire de l’engagement des Calédoniens dans la Grande Guerre.
Le 5 août 1914, le gouverneur Repiquet décréta Nouméa, centre de mobilisation des citoyens français du Pacifique, de Nouvelle-Calédonie, des Nouvelles-Hébrides et des Établissements Français d’Océanie. Dès septembre, puis en décembre 1914, des militaires, fonctionnaires, ou réservistes embarquèrent via Sydney pour la France, parmi lesquels 51 volontaires calédoniens et néo-hébridais.
Le 23 avril 1915, 713 hommes, constituant le premier contingent calédonien, embarquèrent sur le Sontay (illustration du premier timbre), direction Marseille. Les Niaoulis (ou Créoles) furent envoyés, au sein de régiments coloniaux, sur les fronts du Nord, de Belgique, de Verdun, de la Somme et de l’armée d’Orient. A partir de 1917, sur le Chemin des Dames, ils intégrèrent les compagnies du Bataillon Mixte du Pacifique, tandis que les Français (ou Métropolitains) rejoignirent les régiments de leur région de naissance.
La France ayant besoin de plus d’ouvriers et de combattants, le gouverneur Repiquet engagea, le 29 décembre 1915, la levée des tirailleurs kanak. Le 3 juin 1916, le Bataillon des Tirailleurs des îles du Pacifique, surnommé « Bataillon de la roussette » fut formé. Le 4 juin 1916, embarquèrent sur le Gange plus de 900 hommes, dont 134 Européens et 727 tirailleurs indigènes (Kanak, Tahitiens, Néo-Hébridais, Indochinois et un Wallisien). Le 3 décembre 1916, partirent 912 hommes, dont 357 Kanak, puis, le 10 novembre 1917, 768 soldats (Niaoulis, Français, Tahitiens et tirailleurs kanak et tahitiens) embarquèrent à leur tour pour Marseille.
Les tirailleurs kanak, les autres indigènes et les citoyens français d’Océanie s’illustrèrent notamment durant les offensives de l’Oise, sur le Chemin des Dames en 1917 et 1918, à la bataille de la Serre, pour la prise de Vesles-et-Caumont (deuxième timbre) ainsi qu’en Orient. Au total, 383 Kanak et 193 Européens calédoniens périrent durant cette guerre. Les survivants rentrèrent au pays par El Kantara (troisième timbre) à partir du 10 mai 1919, puis par le Kia Ora, au mois de novembre 1919.