Réalisés à partir d’aquarelles du peintre calédonien Eric Valet, ces timbres à 110 F CFP reproduisent deux exemples du patrimoine architectural de la province Nord : les cases de grand chef à Poindimié et la maison Albaret à Canala.
Pour le premier timbre, Eric Valet s’est inspiré de la Grande Case de la tribu de Tiéti. Traditionnellement élevée en haut d’une allée bordée d’arbres et d’arbustes, la Grande Case kanak n’est pas la demeure du chef, mais un espace de palabres réservé aux aînés des clans d’une même tribu.
Construite avec des éléments naturels, elle se distingue des cases d’habitation par sa taille imposante, par son entrée protégée par une paire de chambranles et surtout par sa flèche faîtière pointant vers le ciel. Représentant généralement le haut d’un corps et possédant une aiguille destinée à recevoir des conques, la flèche faîtière, dont la forme diffère selon les régions, reflète l’identité de la communauté.
La maison Albaret, également appelée maison Mayet du nom de ses actuels propriétaires, est une vieille demeure construite il y a 150 ans par François Albaret et Louis Pion, deux pionniers venus de Métropole, qui s’installèrent à Napoléonville (Canala) pour pratiquer l’agriculture, puis le commerce. Edifiée en 1868 à l’entrée du village, cette maison au porche surélevé, au garde-corps de véranda à croisillons, au toit en tôle rouge et aux vitres colorées, présentait en rez-de-chaussée une boutique et à l’étage l’espace d’habitation.
En 1871, M. Albaret en devint l’unique propriétaire, puis en 1887, il légua la demeure à sa fille née de sa liaison avec une jeune Kanak de la tribu d’Emma. Celle-ci, mariée ensuite à Paul Millet, un agent de colonisation, la légua à leur fils Adrien Millet, lequel la vendit en 1940 à Henri Mayet, gérant des Postes à Canala, dont la mère était aussi kanak.
Bel exemple d’architecture coloniale, la maison Albaret témoigne tout autant de la concrétisation d’un véritable destin commun.