Papilio montrouzieri ou « papillon bleu » est certainement, avec le cagou, le margouillat et le tricot rayé, l’un des emblèmes les plus connus de la Nouvelle-Calédonie.
Avec le dessus de ses ailes bleu électrique, ce papillon d’environ 10 cm d’envergure, ne passe jamais inaperçu quand il volète de-ci, de-là, à la recherche de nectar ou d’un partenaire pour se reproduire.
Très répandu sur la Grande Terre comme aux îles Loyauté, Papilio montrouzieri effectue généralement sa métamorphose sur le bolé (Acronychia laevis), un arbre de la famille des Rutacées, qui se rencontre aussi bien dans le maquis minier qu’en forêt sèche ou en forêt semi-humide jusqu’à 600 mètres d’altitude.
Après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs sur les feuilles du bolé, qui, six à sept jours plus tard, commenceront à être dévorées par les chenilles issues des œufs. Pendant vingt-cinq jours, celles-ci ne vont cesser de s’alimenter et de grossir jusqu’à atteindre leur taille maximale. Elles se fixeront ensuite, grâce à des fils de soie, sur l’une des branches de l’arbre et se métamorphoseront en chrysalides, présentant la même forme et la même couleur que les feuilles du bolé. Ainsi protégées des prédateurs, les nymphes laisseront la place, dix-huit à vingt jours après, aux imagos, ces papillons naissants aux ailes encore humides et froissées.
Bleues quand elles sont déployées et marrons quand elles sont fermées, les ailes de Papilio montrouzieri lui permettent d’attirer des congénères pour sa reproduction, mais lui servent aussi de précieux camouflage à l’heure de se poser.
