Troisième volet d’une série philatélique initiée en 2015 commémorant l’engagement de tous les Calédoniens dans la Grande Guerre, ce nouveau timbre-poste à 120 F CFP, dessiné par Roberto Lunardo, est dédié à la création du Bataillon Mixte du Pacifique en 1917.
Le 5 août 1914, soit deux jours après que l’Allemagne ait déclaré la guerre à la France, Jules Repiquet, gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, appliqua les consignes ministérielles en décrétant l’ordre de mobilisation générale des citoyens français du Pacifique. Le 23 avril 1915, le Premier contingent créole calédonien, constitué de 713 hommes, rejoignit la France à bord du Sontay.
Face au besoin grandissant de combattants, le décret du 9 octobre 1915 prévoit la formation d’un corps de troupe indigène issu des colonies françaises. Rendu applicable en Nouvelle-Calédonie le 22 janvier 1916 par la circulaire du gouverneur Repiquet, le recrutement volontaire des tirailleurs kanak et océaniens débute le même jour. Le 4 juin 1916, le premier convoi du Bataillon des Tirailleurs des îles du Pacifique, également surnommé Bataillon de la Roussette, composé de plus de 900 hommes, dont 134 Européens et 727 tirailleurs indigènes d’origine kanak, polynésienne et indochinoise, quitta Nouméa à bord du Gange.
En avril 1917, le Bataillon d’étapes des tirailleurs des îles du Pacifique devint le Bataillon de marche Mixte du Pacifique ou BMP, où se côtoyaient des créoles et des indigènes océaniens français. En août 1917, celui-ci fut envoyé en renfort à l’arrière du front de Champagne. Puis, après l’hivernage sur la Côte d’Azur d’octobre 1917 à juin 1918, il participa, à partir du mois de juillet 1918, à la bataille de la Serre, où il se distingua en contribuant à la prise, au mois d’octobre, du village de Vesles-et-Caumont et de la ferme du Petit-Caumont (Aisne). Cet exploit valut au bataillon une citation collective à l’ordre de la Xe armée, remise le 10 décembre 1918 par le général Mangin.
Le 9 mai 1919, le Bataillon Mixte du Pacifique fut dissout. Après un premier rapatriement dès le 10 mai sur l’El Kantara, la majorité des anciens combattants océaniens survivants devront attendre, parfois de nombreux mois, leur rapatriement.
En reproduisant sur ce timbre le rassemblement d’un contingent de renforts du Bataillon Mixte du Pacifique qui eut lieu en novembre 1917 devant la caserne Gally-Passeboc de Nouméa, l’OPT-NC a tenu à rendre hommage non seulement aux 544 calédoniens créoles, français et indigènes qui ont trouvé la mort ou ont été portés disparus durant cette guerre, mais également à tous les combattants de ce bataillon.